mercredi 15 avril 2015

Bike trip [8 avril -> 14 avril]

Visite de la côte est de la Tasmanie à vélo, on parcours 300 km de St Helens à Hobart.

Notre dernier service au restaurant se termine le 7 avril vers 15h, le temps de boucler nos sacs et de dire au-revoir à nos collègues, il est déjà 16h ! Notre première mission est de faire du stop jusqu'à St Helens, qui se trouve à 425 km de Derwent Bridge. On se dit que ça commence mal, il n'y a plus beaucoup de clients au restaurant, pas beaucoup de monde sur la route... Ce n'est pas l'heure idéale pour commencer à faire du stop !!!
On remarque un van sur le parking du restaurant qui met étrangement longtemps à démarrer pour reprendre la route... On découvrira par la suite que la famille était en plein débat pour savoir s’ils devraient prendre les auto-stoppeurs ou pas :) Ils se décident finalement à venir nous voir et nous proposent de nous amener jusqu'à Hobart. Parfait !
On rencontre donc Stefano et Ana qui voyagent avec leurs 2 enfants et le père d'Ana, Alex. Autant vous dire que le van est bien rempli ! Le contact passe tout de suite très bien, on discute tout le long du chemin (Iou réussi à participer malgré le mal de transport !). Ils sont venus manger au restaurant la veille et on déjà eu l'occasion de rencontrer Iou qui était à la caisse. Bref, ils se disent que si on travaille dans un restaurant aussi apprécié, c'est qu'on doit être des gens bien !
Nous arrivons à Hobart vers 20h, la nuit est déjà tombée depuis un moment, Stefano et Ana nous proposent de passer la nuit chez eux. CHOUETTE ! On est vraiment des auto-stoppeurs sacrément chanceux : on dîne avec eux, ils nous installent dans la chambre d’amis (avec un très grand lit), on a accès à leur salle de bain… le grand luxe ! Le lendemain matin, après un super petit-déjeuner, Ana nous dépose au bord de la route remontant vers St Helens, à un endroit stratégique pour faire du stop. On a encore 250 km à faire jusqu'à St Helens et on est sensé récupérer les vélos ce jour à midi ! Le timing est plutôt serré !!

On patiente 45 min, il y énormément de trafic, personne ne s'arrête :/ Notre persévérance est finalement récompensée, un gros 4x4 s'arrête et nous dit de monter. On tombe sur un éleveur de moutons très pressé car il a rdv pour se faire faire un nouveau tatouage. Il nous avance de plus de la moitié du chemin. Quand il nous dépose il est midi, on a encore 110 km à faire jusqu'à St Helens... Oups, on va être en retard pour récupérer les vélos !

Si nos 2 premières étapes en stop nous ont permis de bien avancer, on fait maintenant des sauts de puces d'environ 30-40 km à chaque fois. On rencontre donc sur notre route : un sympathique couple de retraité, une vieille dame qui fume comme un pompier, et un couple de baba-cool qui sont heureux de nous conduire jusqu'à l'endroit où on doit récupérer les vélos. Nous y sommes enfin, il est environ 16h, ça nous laisse peu de temps pour avancer lors de cette première journée sachant que la nuit tombe à 18h...
Notre première étape : St Helens > Diana's Basin = 15 km, nous permet d'avancer jusqu'au premier free camp. On plante la tente, on se fait à manger sur le réchaud bois et on file au lit. Le jour se lève à 6h, on replie le campement, on est prêts pour une grosse journée de vélo. On doit bien avancer pour rattraper notre retard.
Notre deuxième journée Diana's Basin > Bicheno = 68 km sera fort éprouvante. Dur la reprise du sport, on a sacrément mal au cul derrière malgré le cycliste (et le couvre-selle pour Iou) ! On passe la nuit au camping de Bicheno, la cuisine et la douche chaude sont notre récompense après cette grosse journée. Iou est épuisée, sa distance record à vélo en une journée étant d’une quarantaine de kilomètres...
Le lendemain matin, on décide de donner un peu répit à notre postérieur, on prend le temps de visiter Bicheno. C'est magnifique! On se baigne, même s’il ne fait pas très chaud, ça fait du bien à nos muscles fatigués. On prend la route l'après-midi pour une petite étape, Bicheno > Swanwick = 32 km

Le quatrième jour, on se rend au Freycinet National Park = 11 km tôt le matin. On plante notre tente, et on part faire une rando jusqu'à Wine Glass Bay. Cette plage est considérée comme l’une des plus belles au monde, malheureusement le soleil ne nous accompagne pas et il fait trop froid pour se baigner dans les eaux turquoises (ça donne pourtant envie !).


Le vent se lève pendant la nuit, on décampe tôt le matin car nous avons prévu une grosse étape pour cette cinquième journée. Notre mission du jour est de trouver un moyen de traverser la rivière de Swanwick. 5 minutes de bateau nous permettraient d’économiser 35km pour rejoindre la route principale. On a entendu parler d’un bac, mais toutes les personnes qu’on rencontre nous disent la même chose : ça fait des années qu’il n’est plus en activité… On décide de tenter notre chance malgré tout. On s’arrête à la jetée de Swanwick et on prie pour qu’un petit pêcheur décide de sortir en mer malgré les conditions météo pas géniales. On attend une quinzaine de minutes et on ne voit personne… On se dit alors qu’on devrait aller demander à la maison voisine. Les 2 filles nous confirment que le bac n’est plus en activité et que notre seule chance est d’attendre qu’un bateau passe par là…
Le moral à zéro, on se résigne à repartir. Il ne faut pas qu’on perde de temps si on doit ajouter une trentaine de km à notre étape du jour… C’est à ce moment là que la jeune fille revient pour nous dire que son papa veut bien sortir son petit bateau pour nous faire traverser ! Ouuuuf J encore une fois, on se dit qu’on a de la chance !!
On remonte sur notre vélo après un petit bain de pieds, le moral regonflé à bloc, on est prêts à affronter le vent ! Notre belle motivation s’effiloche au fur et à mesure des côtes grimpées avec le vent de face. Il fait assez froid et il y a parfois des rafales jusqu’à 30 km/h. Les conditions ne sont pas idéales pour rouler mais on réussi tout de même à faire une belle étape : Freycinet National Park > Little Swanport = 57 km. La fin de la journée se fait attendre avec impatience : à environ 1,5 km du camping, Iou se rend compte que son pneu arrière est crevé… Will la félicite : elle vient de crever un pneu sensé être increvable ! On doit finir à pied jusqu’au camping et réparer la chambre à air.

Nous sommes le 12 avril au soir. On fait un point itinéraire car nous avons moins de temps que prévu pour finir le trip. A la base nous devions rendre les vélos le 15/04 à midi à Hobart, mais Glenn et Katrina ont accepté de venir déposer nos bagages à Hobart le 14/04 en fin d'aprem. Ça nous fait donc presque une journée en moins pour finir le périple à vélo et il nous reste encore 115 km à parcourir. Après une étude plus approfondie de la carte, on se rend également compte que la dernière étape sera la plus vallonnée du voyage. Si Iou était plutôt fière de son effort jusque là, elle pense qu’elle ne sera pas capable d’arriver au bout de cette « étape de montagne ». Et si elle essaye, il y a peu de chances que l’on arrive dans les délais…

Le lendemain matin, on roule une vingtaine de kilomètres jusqu’à Triabunna afin de se renseigner sur les horaires du bus auprès du tourist info. On sait qu’il y a peu de chances qu’il y en ait un dans la journée car il y a seulement 3 bus pour Hobart par semaine. Mais la chance a décidé de continuer à nous sourire J La dame des renseignements nous annonce qu’un bus passe dans quelques heures et qu’ils peuvent charger le vélo dans leur remorque. C’est sûrement un signe ! Iou prend donc le bus et se rend compte dès les premiers km qu’elle a pris la bonne décision : ça grimpe dur, la route est étroite par endroits et surtout très fréquentée !

Tout le monde est content : Iou est ravie de pouvoir passer une journée à Hobart et Will est plus que prêt pour ce nouveau défi. Il continue de rouler en solo jusqu’à Buckland, le dernier free camp avant Hobart. Little Swanport > Buckland = 46 km

Le dernier jour, Will se lève à 5h30 du matin pour être prêt à partir dès le lever du soleil. Il savait qu’il ferait froid pendant la nuit, mais il ne s’attendait pas à retrouver sa tente recouverte de gel au petit matin !
Il commence à pédaler à 7h du matin : il y a du brouillard, il fait encore très froid et il doit mettre des chaussettes sur ses mains en guise de gants. Il commence par 15km de montée sans interruption… Et qui dit grosse montée.... dit grosse descente ! Bref, il monte et il descend pendant environ 50km. Il croise de nombreux cyclistes, mais bizarrement aucun d’entre eux n’a un vélo aussi chargé que le sien ! Will arrive au backpack à 15h, un exploit selon Iou !! Dernière étape du voyage Buckland > Hobart = 67 km
On rejoint Glenn, Katrina et les enfants au pub pour un dernier repas ensemble. On leur rend toutes les affaires de camping qu’ils nous ont prêté et de leur côté, ils donnent nos gros sacs de rando qui sont restés au restaurant le temps de notre voyage à velo. On a également le droit à des petits cadeaux d’adieu : un set de couteaux de cuisine pour Will (pratique à trimballer dans l’avion !) et des boucles d’oreilles Wombat pour Iou. On les remercie encore pour cette expérience dont on se souviendra toute notre vie !
Il est temps pour nous de boucler nos bagages, le départ pour Perth approche !

La suite au prochain épisode (attention, deux guest-star s’inviteront dans notre prochain article ! Mais qui ?!!)

vendredi 3 avril 2015

Tasmanie [17 décembre -> 7 avril]

C'est parti pour 4 mois de travail et d'exploration !

Nous atterrissons à Hobart le 17 décembre, dès la sortie de l’avion c’est le choc thermique ! Hier encore, il faisait 34°C à Melbourne et aujourd’hui, il fait moins de 15°C à Hobart. On passe la nuit en auberge de jeunesse et le lendemain, Katrina, la gérante du restaurant où nous allons travailler vient nous chercher pour nous amener à Derwent Bridge. Sur la route, on est émerveillé par le paysage ! On ne nous a pas menti, la Tasmanie c’est vraiment magnifique !! Après 2h30 de route, nous arrivons à destination, il pleut, il fait froid (on a encore perdu quelques degrés par rapport à Hobart…). On n’aurait peut-être pas dû renvoyer nos blousons en France !
On rencontre Glenn, le mari de Katrina et le chef cuisinier; Tara et Koby, leurs enfants; et Wendy, la maman de Glenn, qui gère tout le côté administratif du restaurant. Le contact passe tout de suite très bien. Ils nous montrent le petit chalet qui sera notre maison pour les prochains mois et nous laissent une journée pour explorer notre nouvel environnement.

On fait assez vite le tour de Derwent Bridge : mis à part le ‘Hungry Wombat Cafe’ où nous travaillons et l’hôtel/pub, il n’y a pas grand-chose à voir. Derwent Bridge compte 15 habitants en hiver et environ 200 en été. Notre road house est la dernière station service avant la traversée des montagnes pour les automobilistes qui se dirigent vers l’Ouest. Il n’y aucun village entre le notre et Queenstown qui se trouve à 86 km à l'Ouest.

On se rend aussi compte que la météo est très changeante. Derwent Bridge se trouve à presque 800m d'altitude. On nous raconte qu’il y a déjà eu de la neige à Noël par le passé (alors que c’est l’été) mais qu’à l’inverse, il peut aussi très bien faire jusqu’à 30°C. Cette année on a de la chance, le repas de Noël aura lieu dehors sous un grand soleil. On reçoit même quelques cadeaux !

On s’habitue vite à notre nouveau quotidien au restaurant, les journées passent vite car le café est très fréquenté. Will fait de tout en cuisine : couper les légumes (et ses doigts au passage), préparer les gâteaux et les tourtes à la viande (les Australiens en raffolent), faire la plonge, aider à Glenn à préparer les sandwichs, salades et burgers pendant le rush. Il se retrouve souvent à cuisiner tout seul quand Glenn s'absente pour diverses raisons. 
Iou est à l’avant : elle s’occupe de la caisse, de prendre les commandes, d’amener les plats aux clients et de débarrasser les tables. Elle devient vite une pro du café (même si elle n’en boit toujours pas) : les cappuccinos, macchiatos, chaï latte, etc n’ont plus de secret pour elle !




On travaille en général de 8h30 à 16h30. Même si c’est assez fatiguant d’enchaîner 10 jours de boulot, on apprécie nos 4 jours de repos d’affilé et on en profite pour visiter la Tasmanie. On est tellement loin de tout que ça ne vaudrait pas le coup de quitter Derwent Bridge pour 2 jours seulement.

C'est vrai qu'il fait froid et qu'il pleut souvent, mais quand il fait beau et chaud (oui ça arrive !), on va se baigner dans la rivière qui passe juste en bas de chez nous. C'est fort rafraîchissant ! Il faut savoir que l'eau que l'on consomme est pompée directement dans la rivière. Au début, on préfèrait la faire bouillir pour plus de sécurité, mais la famille de Glenn boit cette eau non traitée depuis plus de 10 ans, et apparemment tout le monde se porte bien !

Pour notre premier week-end, on visite le lac St Clair qui se trouve à seulement 6km de là où on vit. Il faut savoir que c’est le plus profond lac naturel d’Australie. On emprunte les vélos de Glenn et Katrina pour y aller. Sur la route, on croise des wallabis, des echidnas (une sorte de hérisson), des wombats, des quolls (une sorte d’écureuil), etc. De nombreuses espèces vivent uniquement en Tasmanie et on les croise très souvent à la tombée de la nuit. On aura même la chance de voir un Platypus en pleine journée sortir des buissons et traverser la petite plage du lac pour vite se mettre au l’eau. 
Un morceau de bois sur la plage ? Regardez de plus près !
Le lac St Clair est aussi l'arrivée de l’Overland Track, une marche de 7 jours à travers les montagnes. On commence par une première rando assez facile : 15km de marche du Nord au Sud du lac. Aller en ferry, retour à pied... dans la boue ! On n’est pas encore prêts à rivaliser avec les marcheurs hyper équipés qui partent 1 semaine en trek avec un sac à dos d'au moins 20kg !                                                                        


Egalement au programme de ce premier week-end : faire des courses ! Il est important de savoir que la grande surface la plus proche se trouve à New Norfolk, à 140 km au Sud-Est de Derwent Bridge. On emprunte donc la voiture de Lybie (la sœur de Wendy qui travaille en cuisine avec Glenn et Will) pour aller passer la journée à Hobart (à 180 km de Derwent Bridge). On flâne dans les rues, on va au resto et on fait un plein de courses à 250$ (non nous n’avons pas une famille nombreuse à nourrir, nous habitons à Derwent Bridge !).
On prend nos repas de midi pendant notre service et on cuisine nos repas du soir dans la cuisine du resto. Glenn et Katrina nous invitent souvent à diner avec eux dans leur petite maison après notre journée de boulot. Même si les provisions que l’on vient de faire ne durent pas 3 mois, ce n’est pas grave, il y aura toujours une petite assiette prête pour nous chez Glenn et Katrina.

Quelques semaines après notre arrivée, nous accueillons Ying (Taïwanaise) et Julie (Française) qui viennent nous prêter main forte au restaurant. Nos 10 jours de service passent très vite et on a hâte d’être en repos pour pouvoir continuer à visiter l'île. Nous venons juste de recevoir un colis avec notre matériel de camping (merci Pat’, Jul’ et maman Iou), Will a construit un nouveau réchaud bois avec des boites de conserve et Lybie nous prête sa petite voiture pour le week-end : bref, on est prêt pour l’aventure !
Nous prenons la route direction Launceston, la 2ème plus grande ville de Tasmanie. Après avoir rapidement visité le centre-ville (Will a surtout apprécié la visite de la brasserie James Boag), on se rend aux magnifiques Cataract Gorge. On marche, on fait du VTT et on se baigne dans les gorges sous un magnifique soleil. Le week-end commence bien !


On part ensuite vers le Nord-Est, direction la Bay of Fire (les colons, voyant de nombreux feux allumés par des aborigènes le long de ces plages, la nommèrent ainsi). Mais on se demande si le nom n’est pas également en lien avec les rochers oranges qui bordent ces magnifiques plages de sable blanc / eau turquoise. On passe une super journée à explorer cette côte. Iou étale très mal sa crème solaire et prend encore un coup de soleil sur les parties oubliées (après les pieds, ce sont les mollets qui y passent). C’est déjà la fin de notre 2ème week-end, nous avons 5h de route pour rentrer à Derwent Bridge (le temps est particulièrement long pour Iou qui est malade dans les routes de montagne, pas facile d’habiter à Derwent Bridge !). On est content de retrouver notre petite maison en bois mais on a hâte de repartir à l’aventure dans 10 jours !


Que le temps passe vite ! C’est déjà la fin des vacances scolaires, Katrina et les enfants retournent passer la semaine près d’Hobart (là où ils sont scolarisés) et reviennent à DB pour le week-end. La clientèle du restaurant change : après les familles profitant des vacances d’été, c’est maintenant au tour des retraités, des randonneurs et des motards de nous rendre visite.
Pour notre 3ème WE, on décide d’aller là où le soleil se trouve, c'est-à-dire sur la côte Nord ! On emprunte (encore) la voiture de notre chère Lybie et on file direction Moles Creek pour visiter l’une des célèbres grottes (on aime les stalactites/stalagmites et vers luisants !). 
On fait ensuite une pause à Sheffield, la ville est recouverte de fresques et peintures, avant d’établir notre campement pour la nuit à côté de Penguin. Comme vous vous en doutez vu le nom du village, on a la chance de voir des pingouins pygmées à la nuit tombée, mais cette fois on est en tête à tête avec eux sur la plage !!



Le lendemain, on profite de la mer ! On a un gros coup de cœur pour Boat Harbor Beach et sa plage paradisiaque… 

On se rend également à Stanley, où on grimpe au sommet de ‘The Nut’, un rocher volcanique de 152m de hauteur. La vue est belle et le vent décoiffe !

On commence à penser au chemin du retour car il y a toujours beaucoup de route à faire pour retourner à DB. On décide de faire une boucle en descendant le long de la côte ouest (Mackintosh lake, les Henty Dunes de Strahan, Queenstown). Pour les 80 derniers kilomètres, c’est Iou qui conduit pour ne pas être malade sur l’une des routes les plus tortueuses de Tasmanie ! On aura parcouru presque 900km en 4 jours, il faut peut-être qu’on se calme !!


Le week-end suivant est placé sous le signe de la rando ! Nous allons passer 4 jours en autonomie dans le parc national voisin, il faut donc bien préparer nos sacs : affaires de camping, nourriture, vêtements, eau, … On se lève tôt le premier matin pour faire du stop direction le lac St Clair. De là, nous prenons le ferry qui nous amène à Narcissus Bay, nous avons ensuite 4h de marche pour rejoindre Pine Valley où nous établissons notre campement. Aïe aïe aïe, les sacs sont lourds, ça coupe les épaules et ça pèse sur les hanches !
Le lendemain, nous commençons par le « Labyrinth » , une rando de 6km dont le sommet s’élève à environ 1100m. L’ascension est raide mais le spectacle là-haut en vaut la peine.


Le jour suivant, Will s’attaque à « L’Acropolis » qui se trouve à plus de 1400m d’altitude. Iou, qui a le vertige, préfère ne pas y aller sachant que la rando se termine par de l’escalade au bord du vide pour atteindre le sommet. De plus, elle préfère économiser ses pieds pour le chemin du retour : plus les jours passent et plus elle accumule des piqûres d’insectes (sur les pieds et les jambes notamment).


Le dernier jour arrive vite, il est temps de rentrer : on ramasse les affaires, on replie la tente, les sacs sont plus légers qu’à l’aller (mais ça reste quand même une bonne vingtaine de kilos à nous deux). On décide de ne pas prendre le ferry, on se dit qu’une petite marche de 6h en longeant le lac St Clair sera parfaite pour clore ce week-end « bush-walking ». On ne pensait pas que les piqûres de moustiques + le frottement du pantalon allaient créer une réaction allergique assez énorme sur les cuisses de Iou… A notre arrivée au lac St Clair, nos pieds sont recouverts de boue jusqu’aux chevilles…On réussit quand même à trouver quelqu’un pour nous prendre en stop et nous ramener à Derwent Bridge, à 5km de là. 

On profite des derniers beaux jours, on continue de se baigner dans la rivière quand il fait assez chaud. Notre dernière baignade sera mémorable : en sortant de l’eau (uniquement vêtus de nos tongs et notre maillot de bain), on est tombé nez à nez avec un Tiger Snake d’environ 1,3m. Il faut savoir que les serpents mordent uniquement lorsqu’ils se sentent agressés. Notre première réaction a été de rester immobiles pour lui laisser le temps de s’échapper donc nous n’avons pas eu de soucis… Mais c’est quand même sacrément impressionnant ! Après quelques recherches sur internet, on a découvert que le venin du Tiger Snake est très puissant et qu’un homme a 40 à 60% de chances de survivre à une morsure… On ira plus jouer dans les buissons qui mènent à la rivière, promis !!
Au restaurant, les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Iou tombe souvent sur de drôles de clients, mais la palme revient à l’australien qui lui chante la « Marseillaise » à pleins poumons, la main sur le cœur en plein milieu du resto. Bref, celui-ci aime la France !

Pour notre 5ème week-end, on prend la route direction Hobart. On marche jusqu’au sommet du Mont Wellington (1270m) d’où l’on a une superbe vue sur la baie d’Hobart.
Le jour suivant, on découvre des falaises sculptées par la force des vagues à Pirate Bay. Le phénomène d’érosion est très impressionnant!


On visite ensuite Port Arthur, une île-prison très célèbre en Tasmanie. Ce bagne a été mis en place par les autorités britanniques en 1830 et abandonné en 1877, autant vous dire qu’il reste uniquement quelques ruines. L’ambiance dans ce lieu est très lourde, cette prison traitait apparemment les bagnards de façon extrêmement rude. Certains avaient évidement commis des crimes et méritaient leur peine. Mais d’autres se retrouvaient là pour des raisons pas vraiment valables : le plus jeune détenu avait seulement 9 ans et son crime était d’avoir volé des jouets dans un magasin… On ne comprend pas trop pourquoi les Australiens se sentent aussi fiers de ce lieu au point de le transformer en une grosse attraction touristique. Et pour assombrir le tableau, en 1996 un tireur-fou a tiré au hasard dans la foule et a tué plus de 35 personnes (touristes et personnel du parc).
On continue notre exploration de la péninsule de Tasman. On marche, on se baigne, on dort dans de magnifiques free camp. Bref, les paysages de Tasmanie continuent de nous éblouir !



Le retour se fait en grelottant sous une alternance de rafales de vent, pluie, grêle et neige fondue… C’est le début du mois de Mars, l’automne s’installe.
C’est la dernière fois que l’on emprunte la voiture de Lybie, la fin de notre séjour à Derwent Bridge approche !
Juste pour information : lors de nos divers périples en voiture, on a eu l’occasion de vérifier que les routes de Tasmanie sont bien les plus meurtrières au monde pour les animaux. D’après le journal, on trouve un animal mort sur le bord de la route (ou en plein milieu) tous les 3km… Pour le moment, on est plutôt chanceux. Mis à part quelques frayeurs, aucun kangourous /wombat /possum/ diable de Tasmanie/… ne s’est retrouvé sous nos roues !

Le mauvais temps s’installe en Tasmanie, il pleut, il fait froid,… on se demande comment on va occuper nos 4 jours de repos… Malgré les conditions météo pas idéales, Will décide de faire la rando considérée comme la plus dure de Tasmanie, le Frenchmans Cap. Cette marche de 27km aller le conduira au sommet qui s’élève à 1446 m au dessus de la vallée de Franklin River. Ce sommet de quartz ressemble au Bonnet Frégien porté lors de la Révolution Française, d’où son nom. Cette rando présente des parties très techniques, des montées raides et escarpées, de longues sections de terrain boueux et des descentes très glissantes (le sentier se confondant souvent avec les ruisseaux omniprésents). La marche étant difficile, les rangers conseillent donc de la faire en 3 à 5 jours. Will commence la rando le dimanche en fin d’après-midi et revient à Derwent Bridge le mardi en fin de journée, à la grande surprise de Iou ! Seulement 2 jours pour faire la marche, Will avait grand besoin de se défouler !



La fin du mois de Mars approche, le temps est maussade, les clients se font rares, les journées sont longues… On nous demande de rester jusqu’à Pâques car c’est un week-end férié, le restaurant sera surement très fréquenté. OK, plus que 15 jours de travail ! On a hâte de quitter Derwent Bridge pour aller au soleil ! Iou commence à avoir du mal à se lever pour faire l’ouverture du restaurant à 7h du matin par 1 ou 2°C (glaglagla!!!). On se demande même si on ne verra pas de la neige avant de partir !!!
On commence également à ressentir la fatigue physique, Will se bloque le dos à quelques jours du départ :/ Pas facile pour lui de travailler en cuisine, debout toute la journée, le dos cassé car l’évier et les plans de travail sont beaucoup trop bas pour lui…
Notre dernier week-end s’annonce donc sous le signe du repos. Will se dit qu’une initiation à la pêche serait une bonne idée pour s’occuper, il essaye donc sa nouvelle canne dans la rivière qui se trouve près de chez nous. Malheureusement, il manque encore un peu de technique et il passe plus de temps à récupérer le leurre qui est accroché dans les branches ou à démêler son fil… Il a quand même le mérite d’avoir essayé ! (Nono.F ceci est un appel à l’aide, Will aura besoin de cours particuliers en rentrant ;)
On fait également une dernière rando jusqu’au Mt Rufus (1416m) pour dire au revoir à notre cher national park.




Après presque 4 mois à Derwent Bridge, il est temps pour nous de reprendre la route. On quitte le restaurant avec des sous sur notre compte en banque (il était temps !), une nouvelle expérience professionnelle, pleins de beaux souvenirs en tête et quelques kilos en plus (il s’agit plutôt de quelques grammes en ce qui concerne Will).

Notre prochaine étape: la côte Est de la Tasmanie à vélo !