mercredi 8 juin 2016

Nouvelle - Calédonie [11 avril -> 12 mai 2016]

Un an après notre retour d'Australie, on repart faire un tour à l'autre bout du monde et rendre visite à ceux qui nous avaient accompagné lors de la toute dernière étape de notre voyage. Vous l'avez compris, nous allons voir Mathieu (le frère de Will) et Camie à Nouméa et nous en profitons pour faire le tour de la Grande Terre.


Lors de notre première semaine, on reste au calme. On prend le temps de se retrouver, de se raconter tout ce qui s'est passé lors de l'année écoulée, de faire connaissance avec Jean leur coloc, de se remettre du décalage horaire, de s'habituer à la chaleur, de faire la fête, de visiter Nouméa... On découvre la baie des citrons, l'ile aux canards, la plage du Méridien, la rivière de Dumbea, le parc zoologique, ...







On se plonge également dans les guides et on prépare notre itinéraire pour les prochaines semaines grâce aux précieux conseils de nos hôtes. En effet, nous avons pris la décision de partir en Nouvelle-Calédonie tellement rapidement que nous n'avons pas eu le temps de préparer quoi que ce soit !

Les choses sérieuses commencent dès la deuxième semaine : on part avec nos sacs à dos pour la gare routière de Nouméa et on prend un bus direction Poum (tout au Nord de l'île). On a cru lire quelque part qu'il y avait un camping juste avant Poum... On trouvera bien un endroit sympa pour planter notre tente... Bref, on y va à l'aveugle ! 
Après une longue journée de bus, on arrive au terminus : la tribu de Poum. Aucun camping à l'horizon, l'après-midi est déjà bien entamée, il faut qu'on trouve un endroit pour dormir avant que la nuit tombe. Une villageoise nous demande si on est perdu, on lui avoue que oui, elle nous invite donc à l'accompagner à la tribu pour aller voir le pasteur, il nous laissera sûrement planter notre tente devant l'église ! Euh d'accord Madame :) On va se présenter au pasteur, il nous accueille très chaleureusement mais nous dit qu'il faut quand même demander son accord au chef de la tribu. 
On va donc se présenter au chef de la tribu qui nous dit qu'on peut rester là cette nuit mais qu'il doit en informer le conseil paroissial. Euh... Dites donc c'est compliqué la circulation des informations par ici !
On monte notre tente juste avant la nuit et on va s'y réfugier avant de se faire dévorer par les moustiques. Le lendemain matin, on se lève tôt. Notre plan est le suivant : replier notre campement, remercier nos hôtes et marcher jusqu’au prochain village. Malheureusement la météo joue contre nous, et la pluie nous empêche de replier notre tente.
Le pasteur Georges nous invite donc à prendre le petit déjeuner avec lui en attendant que le temps s'améliore. On est plus que reconnaissant car l'estomac de Will commençait à crier famine. A la fin de ce petit dej, on se met à replier la tente sous la pluie... C'est à ce moment là que le pasteur Georges nous propose de nous déposer en 4x4 à Poingam, le prochain village. Il prétend ne rien avoir à faire ce jour là. Ce sera notre première aperçu de la grande générosité des Kanakes.
Il nous fait faire le tour touristique et nous amène à Boat Pass, le point le plus haut de l'île. Comme la pluie ne s'est toujours pas arrêtée, on ne voit pas grand chose mais on peut quand même dire qu'on y était ! Le pasteur finit par nous déposer au Relais Poingam, il s'assure qu'il y a bien de la place pour nous au camping car sinon, il nous ramène avec lui à Poum. Une fois notre emplacement réservé, c'est l'heure des adieux avec le pasteur Georges. Il nous apprend qu'il est originaire de Lifou (une des îles Loyautés à côté de la Nouvelle-Calédonie) et que si nous passons par là-bas, nous serons les bienvenus dans sa tribu.



On remonte notre tente (toujours sous la pluie) et on fait rapidement la connaissance de nos voisins de camping qui eux sont beaucoup mieux équipés que nous. Leur installation bâche + ficelles + bouts de bois les protège plutôt bien de la pluie. Ils nous invitent rapidement à les rejoindre pour une partie de carte.

Le lendemain on se lève tôt, bien décidés à quitter cette région où il pleut tellement. C'est alors que pendant le petit déjeuner, le ciel se dégage et on peut enfin contempler les magnifiques paysages de la plage de Poingam. On commence à hésiter à rester encore une nuit, quand nos voisins, rencontrés la veille, viennent nous dire au-revoir et nous offrent des fleurs :) OK vous nous avez convaincus, on reste encore une journée !

On remonte encore une fois la tente (sous le soleil cette fois) et on se prépare pour une petite sortie snorkeling autour de l’îlot en face du camping. Une fois notre équipement prêt (tee-shirt, crème solaire, palmes, masque et tuba), on se dirige vers l’îlot et là on a la surprise de voir le chien du camping se lancer à l'eau avec nous. Il éloigne même un troupeau de chevaux sauvages qui sortent des buissons pour aller s'aventurer sur la plage. On a l'impression que ce chien nous prend pour ses petits et qu'il veille à ce qu'il ne nous arrive rien.

Un spectacle magique nous attend au large : des coraux, des tortues, une raie... Iou n'est quand même pas très rassurée suite à l'attaque mortelle d'un requin tigre la semaine passée à Bourail... Le chien qui nous avait sagement attendu sur l’îlot fait le trajet retour à la nage avec nous et ne part se reposer qu'une fois qu'il est sûr que tout le monde est bien rentré. 
Le soir, on dîne avec nos chers voisins au restaurant du relais où on déguste de la cuisse de cerf. Iou en profite pour négocier avec la patronne du camping une navette très tôt le lendemain matin pour pouvoir attraper le bus qui passe sur la route principale (à une vingtaine de kilomètres de là).
On a donc rendez-vous le lendemain matin à 7h avec le mari de la patronne. On se lève tôt, on replie la tente (encore une fois !) et on attend, attend, attend, ... Le bus va bientôt passer et notre navette n'est toujours pas là !  Petit coup de stress, va-t-on encore devoir changer de programme ?
La navette arrive enfin, et le mari de la patronne roule comme un dingue pour amener juste à temps au bus.







On prend le bus jusqu'à Bourail. On décide ensuite de faire du stop pour rejoindre la plage de Poé, c'est juste histoire de faire un test pour savoir si le stop est un moyen de transport efficace en Nouvelle-Calédonie. La réponse arrive assez vite puisque la deuxième voiture que l'on croise s'arrête et nous dépose jusqu'au portail de l'auberge de jeunesse. On a décidé de s'offrir un peu de confort histoire de soigner nos multiples piqûres de moustiques et de laisser le temps à notre tente et à nos vêtements de sécher. 
On nous avait parlé de Poé comme d'une grande plage de sable fin. Malheureusement, nous arrivons au mauvais moment : il ne fait pas très beau et la plage est déserte suite à l'attaque de requin de la semaine dernière... De plus l'auberge de jeunesse qui vient juste d'ouvrir ne nous plait pas beaucoup, tout est neuf et sans caractère. On décide de repartir dès le lendemain matin car la fin de la semaine approche et on doit être de retour à Nouméa vendredi soir pour passer le week-end avec Mathieu et Camie.




Will décrète qu'à partir de maintenant, fini le bus, on ne voyage plus qu'en stop ! Après une rapide randonnée, on réussit à rejoindre la route principale grâce à plusieurs voitures. C'est là que le défi commence, on a 165 km à parcourir pour rejoindre Nouméa... On attend environ 5 minutes avant que Marion ne s'arrête pour nous prendre dans sa voiture. Par chance, elle va elle aussi à Nouméa, nous avons donc trouvé un trajet direct ! Elle nous raconte qu'elle rentre d'un tour du monde de 3 ans en stop :) et qu'elle connait bien le petit restaurant perdu dans la montagne dans lequel nous avons travaillé en Tasmanie ! Oui on peut le dire : le monde est petit !
Nous arrivons donc à temps pour notre week-end à Noumea. Mathieu et Camie ne travaillant pas ce week-end là, nous partons au Parc de la Rivière Bleue. Pendant que les filles marchent, les garçons font du VTT et nous nous retrouvons pour une super sortie en kayak sur la forêt noyée. On passe la soirée au camping. 












Et le lendemain, on visite le Sud de la Grande Terre en 4x4 en passant par le barrage de Yaté. Les paysages désertiques nous rappellent énormément l'Australie, la terre rouge incrustée sur nos vêtements également !





Pour notre troisième semaine, nous avons réservé un vol pour l'île de Lifou. On se rend à pied avec nos sacs à dos à l'aéroport de Magenta qui se trouve à proximité de chez Mathieu et Camie. Le petit avion est très peu rempli, les 30 minutes de vol passent très vite. Dès notre arrivée à Lifou, on se remet à faire du stop (on nous a dit que les gens des îles étaient encore plus cools que sur la Grande Terre, alors pourquoi prendre une voiture de location?). Affirmation une nouvelle fois vérifiée, notre chauffeur qui n'a rien de spécial à faire aujourd'hui et qui a l'air très content de discuter, nous dépose au camping Lilorêve (qui n'est pas du tout sur son chemin évidement). On installe notre tente, on va faire quelques courses au village de Xepenehe et là on hésite sur la suite du programme : rentrer au village ou tenter de trouver la magnifique plage dont tout le monde parle ?






Il est 16h, il fera nuit dans 1h30, allez on tente d'aller à Kiki beach ! On se lance donc dans une rando (en tongues...) à travers forêt humide et corail coupant... Si on avait su, on aurait mis nos baskets ! Après plus d'une demi-heure de marche, on tombe enfin sur cette plage paradisiaque. WAOUH cette fois on ne nous a pas menti, Kiki Beach est un vrai petit bijou. On passe seulement une heure sur place et il est déjà temps d'y aller car la nuit va bientôt tomber. On se dit que ca va, on est pas les derniers à quitter la plage, il y a des gens encore plus fous que nous (quoique eux ont des baskets). On réussit à sortir de la forêt humide avant que la nuit tombe, mais il nous reste encore à traverser le village pour rejoindre le camping (soit environ 30 minutes de marche). On se lance quand une voiture s'arrête à notre hauteur, c'est le couple qu'on a laissé derrière nous à la plage, ils dorment dans le même camping que nous et proposent de nous ramener :)




Le lendemain, nous les accompagnons aux falaises de Jokin, un magnifique spot de snorkeling. On passe une heure dans l'eau : poissons tropicaux, coraux de toutes les couleurs, tortues, ... on en prend pleins les yeux ! 


A la mi-journée, on plie notre campement et on se met en route pour le sud de l'île. On rejoint le village à pied avec nos sacs pour se positionner sur la bonne route et faire du stop. A peine sortis du camping, une voiture s'arrête pour nous demander où on va. On lui répond que l'on va faire du stop pour rejoindre Wé. Il nous dit que si on fait du stop, il vaut mieux qu'on lève le pouce. On sort à peine du camping, on n'a pas encore eu le temps de lever le pouce mais merci pour le conseil :) Il nous dépose plusieurs kilomètres plus loin sur la route principale. On enchaîne ensuite deux voitures et l'on rencontre : une femme qui nous invite à venir manger et dormir dans sa tribu sur le chemin du retour, 2 frères qui nous déposent chez Jeannette à Wé (l'auberge dans laquelle nous souhaitons dormir). Au cours de la discussion, ils nous apprennent qu'ils connaissent bien le pasteur Georges et que le voisin de Jeannette est son frère ! Incroyable : nous allons dormir dans la tribu du pasteur Georges et rencontrer son frère (oui le monde est petit, on vous l'a déjà dit!). Nous n'avons évidement pas réservé et arrivons chez Jeannette la bouche en cœur. Il n'y a plus de place dans les bungalows mais elle nous propose de dormir dans la case traditionnelle :)

Décidément, nous n'avons pas de chance avec la météo, il ne fait pas très beau non plus à Lifou cette semaine. Après une ballade sur la plage de Chateaubriand (pas possible de se baigner, il y a trop de vent), nous nous installons à la table d'hôte de Jeannette pour déguster notre premier Bougna (plat traditionnel kanak cuit dans des feuilles de bananier). On se régale ! En discutant avec nos voisins de table, on se rend compte que le couple à coté de nous (qui voyage en voiture de location) doit se rendre au camping de Luengoni (tout en bas de l'île) demain matin. Tiens c'est marrant nous avons exactement le même programme pour demain ! Ils nous proposent donc de nous amener, même pas besoin de faire de stop.






Après un rapide tour au marché de Wé, ils nous déposent au camping de Luengoni. On profite de quelques rayons de soleil pour se baigner sur cette magnifique plage de sable blanc. L'après-midi, nous partons en expédition dans des grottes sous-marines.
Il se met rapidement à pleuvoir mais nous ne perdons pas le moral : au programme, apéro avec les voisins !




Le lendemain, il pleut toujours... Nos voisins décident de fuir le mauvais temps et prennent leur voiture pour aller faire du snorkeling au Nord de l'île. Ils nous proposent de venir avec eux. On se serre donc dans la petite voiture direction l'aquarium naturel d'Easo. La chance tourne et c'est sous un grand soleil que nous découvrons les magnifiques coraux et poissons de cet aquarium naturel. 

Retour au camping de Luengoni pour notre dernière soirée sur Lifou. Demain on est déjà vendredi, notre vol de retour est prévu à 12h et il faut qu'on remonte toute l'île en stop. On se lève tôt comme à notre habitude pour replier notre tente mouillée (ça aussi comme d'habitude). On se met à la sortie du camping, mais là problème : il y a très très peu de voitures qui passent. Après un long moment, une dame s’arrête enfin à notre niveau et nous dit qu'elle nous a vu à l'aéroport lundi (oui c'est exact), est-ce qu'on veut venir boire un café chez elle (euh pourquoi pas), ça nous avancera déjà un petit peu (ok c'est parti). Elle nous reçoit donc chez elle, nous explique qu'elle travaille à l'aéroport et qu'elle se rappelle de nous avoir vu à l'aller. Elle nous dit ensuite que son cousin prend également le vol de 12h pour Nouméa. On remonte donc en voiture avec elle, sa maman et sa tantine direction chez le cousin. Elle nous dépose chez lui en lui disant qu'on prend le même vol que lui et qu'il faut qu'il nous amène. On se sent quand même un peu gêné car elle ne lui laisse pas vraiment le choix, mais ça n'a pas l'air de le déranger puisqu'il nous offre lui aussi un café. On les remercie milles fois pour leur accueil. On a pu constater par nous même tout au long de la semaine que sur les îles les gens sont encore plus cools que sur la Grande Terre (si plus cool que cool c'est possible !).

On discute en attendant l'heure du départ, sa maman vient nous chercher et nous dépose à l'aéroport. L'avion du retour est bondé et nous sommes dans les derniers à monter. Will est assis a côté d'une dame qui porte sa petite fille sur ses genoux. Iou est assise à côté d'un monsieur en fort surpoids... Le vol du retour promet d'être long ! C'est alors que, juste avant le décollage, l’hôtesse vient voir Iou pour lui dire qu'il y a une place de libre dans le cockpit avec les pilotes si elle veut. "Euuuh ok j'y vais!" Une grande première pour Iou qui vit un atterrissage très impressionnant, ça change tout quand on est aux première loges !



Arrivés à Nouméa, on va dire au revoir à nos amis de Lifou et on les remercie encore une fois pour tout ce qu'ils ont fait pour nous aujourd'hui. Ils nous demandent où on habite à Nouméa et insistent pour nous déposer devant l'appartement du frère de Will. MERCI encore une fois !

C'est le week-end pour Mathieu et Camie qui nous amènent randonner au Pic Malawi. Ça grimpe sec, ça fait longtemps que l'on a pas fait de vraie rando. Pendant que Will et son frère courent dans les descentes, Iou souffle dans les montées... On découvre une magnifique vue sur Noumea au sommet.





Le lendemain, nous partons pique-niquer sur l'ilot N'Du que l'on peut atteindre à pied à marée basse.





Pour cette quatrième semaine nous avons prévu de faire un road trip sur la côte Est de la Grande Terre avec Mathieu qui aura quelques jours de libre grâce au pont de l'ascension. Nous occupons notre début de semaine à Nouméa : musée de la Nouvelle-Calédonie, VTT, centre culturel Tjibaou, ...




Sortie en semi-rigide au large de Nouméa : visite, pique-nique et snorkeling sur l'ilot Maître, l'ilot Goelands, l’île du Phare Amédée. 




Puis on charge le 4x4, on prend la route avec Mathieu direction le Nord de l'ïle. On emprunte la route transversale et on rejoint Hienghène en 6 heures. On s'installe au camping Babou qui est bondé car tout le monde profite de ce week-end prolongé. Au programme : snorkeling sur la plage du billet de 500F, apéro avec vue sur la fameuse poule de Hienghène, barbecue, rando jusqu'à l'antenne, kayak aux roches Lindéralique. On aperçoit même un dauphin sur la route pour emprunter le bac de la Ouaième.











On prend ensuite la route direction Canala. Pique-nique, baignade et plongeons à la cascade de Bâ.
On s'arrête dans plusieurs cascades sur le chemin du retour et les garçons continuent de sauter et plonger de plus en plus haut.





De retour à Noumea, Will se bloque le dos plusieurs fois. Fini la rigolade, on essaye de se reposer pour être en forme pour le voyage de retour. Nous quittons Mathieu et Camie le jeudi 12 mai à 22h et arrivons à Rennes (toujours le jeudi 12 mai) à 23h45 après être passés par Osaka, Amsterdam et Paris. Nous n'avons quasiment pas dormir les dernières 48h, nous rentrons exténués mais ravis de ce magnifique voyage.