vendredi 22 août 2014

De Noosa à Alice Springs via Cairns [13 juillet -> 22 août]

Après plus d’un mois sur la route et environ 4500 km parcourus, nous arrivons enfin dans le bush !

Après avoir profité de Noosa pendant quelques jours (c’est largement suffisant pour que Will devienne un surfeur aguerrit), nous prenons la route direction Rainbow Beach qui est un des points de départ pour Fraser Island.
La théorie...
et la pratique !











Après avoir longtemps hésité sur la façon de visiter l’ile (en stop ? en bus ? à pied ?), nous trouvons sur internet l’annonce d’un couple de français qui propose de partager un 4x4 pour un séjour de 2 jours. Précision importante, Fraser Island est la plus grande ile de sable au monde, elle est donc uniquement praticable en 4x4. Et ce n’est pas pour déplaire à Will qui a le privilège de conduire (ou plutôt de piloter) notre gros 4x4 V8 de location sur les plages et pistes de Fraser !
  
On en prend plein les yeux pendant 2 jours entre les Champagnes Pools (des piscines d’eau de mer où les vagues viennent rajouter des bulles en permanence), les dunes de sable gigantesques engloutissant peu à peu la forêt lors de leur lente avancée imposée par le souffle du vent (petite envolée lyrique de Will) et la magnifique couleur turquoise des lacs d’eau douce (couleur due au sable blanc de l’île). Nous avons eu la chance de voir des dauphins, des baleines et même un dingo sauvage ! C’est impressionnant de voir une plage se transformer en une autoroute pour 4x4 (80 km/h autorisés sur le sable mouillé) et également en piste d’atterrissage. Ca fait plutôt bizarre de voir un avion (pas un A380 rassurez-vous!) passer au-dessus de vous avant d’atterrir quelques mètres plus loin.



Après un barbecue et une soirée autour d’un bon feu de camp, nous avons passé la nuit en tente… Notre équipement de camping resté à Brest nous a énormément manqué cette nuit là ! En effet nous n’avions pas pris en compte qu’il ferait aussi froid la nuit (oui on vous le répète, on est en hiver !), que dormir à même le sol ça fait mal au dos, que la tente serait trop petite pour Will et que la simple toile allait finir par être trempée au petit matin !

Notre visite hors saison ne nous empêche pas de nous retrouver plusieurs fois nez à nez avec des voitures et bus 4x4 sur les minuscules pistes de sable. Pas le choix de faire marche arrière (pourquoi c’est à nous de reculer ? Parce qu’un bus 4x4, c’est très impressionnant !) jusqu’au premier espace permettant à deux véhicules de se croiser.

Le lendemain, nous reprenons la route vers le nord et nous nous arrêtons au Tourist Info de Maryborough pour demander une carte de la ville. Malheureusement pour nous, notre van qui était déjà plutôt capricieux au démarrage décide de nous faire une mauvaise blague... Impossible de le redémarrer. Après 20 minutes de réflexion (Ou est le garage le plus proche ? Est ce que notre assurance peut le remorquer ?), on retente et MIRACLE il redémarre au 1/4 de tour ! On décide quand même de se garer en face du garage le plus proche afin de faire une révision dès le lendemain. Après un rapide check up, le garagiste nous dit que tout va bien et il nous donne une astuce pour démarrer plus facilement (en espérant que ça marche vu le montant de la facture...)
Notre magnifique van "A l'aise Breizh" !
Pas facile d'être une fille en road trip











Nous filons ensuite vers Hervey Bay car on a décidé de s’offrir une croisière pour aller observer les baleines en mer (n’oublions pas qu’on est là pour se faire plaisir !). Même si c’est un peu tôt dans la saison (les baleines longent les côtes australiennes de juillet à septembre), on a quand même réussi à voir plusieurs spécimens, dont un d’assez près. C’est sacrément impressionnant comme animal ! 
On ne s’attarde pas et on reprend la route vers le nord en direction de Bundaberg, région qui est susceptible d’offrir pas mal d’emplois en fruit picking. Beaucoup de gens avec qui on a pu discuter sur la route nous avait dit d’éviter de chercher du travail dans cette ville. Puisque c’était sur notre route, on a voulu vérifier par nous même et on a pas été déçus… Pour faire court voilà comment ça se passe : les fermes vous disent que si vous logez dans tel camping ou telle auberge, ils vous appelleront pour vous donner du travail sous quelques jours… Et les jours se transforment parfois en semaines, pendant lesquelles les backpackers doivent payer leur logement en attendant que la ferme les appelle…

On passe ensuite par Agnes Water, une superbe petite ville ou on a joué aux Robinsons en ramassant des noix de coco sur la plage (abandonnée…lalala) et en observant des centaines de papillons (en une seule fois svp!). Iou a également pu profiter des joies du surf ! Agnes Water étant un des derniers spots de la côte Est pour le surf, on a trouvé un cours à un prix dérisoire. Iou a encore des progrès à faire (on vous épargne les photos des bleus sur ses bras), mais elle quand même réussi à se mettre debout sur sa planche et à prendre une vague ! Petite pensée pour le monsieur qui se marre en voyant Iou se prendre sa planche sur la tête et qui lui demande quand elle remonte à la surface : «Are you having fun ? » Euuuuuh… oui oui !

Après avoir essayé de revendre notre planche de surf au prof de Noosa, on tente également notre chance avec celui d’Agnes Water… Sans succès ! Ils nous disent que c’était sûrement une très bonne planche dans les années 80, mais que d’une elle est conçue pour de grosses vagues (donc ne convient pas aux débutants) et de deux, elle est sur le point de se casser en deux ! Leur conseil : s’en servir comme table ou l’accrocher à un mur (ça peut être sympa comme déco) ! C’est donc avec beaucoup de chagrin que nous abandonnons notre planche sur le bord de la route en espérant qu’elle fasse le bonheur de quelqu’un (au moins ça nous fait plus de place dans le van).

Si on a commencé notre road trip en avançant tout doucement, on enchaîne maintenant les kilomètres car il faut l’admettre : il n’y a plus grand-chose à voir sur la route (mis à part des champs de canne à sucre et des kangourous morts sur le bas côté… Beurk !). On remarque que si les Australiens sont très gentils dans la vie, ils sont beaucoup moins sympas une fois sur la route… On sait bien que notre pauvre van n’avance pas aussi vite que leurs énormes 4x4, mais ce n’est pas une raison pour nous mettre la pression en attendant de nous dépasser. On se fait également régulièrement doubler par des poids lourds avec 2 voire 3 remorques (les road train font généralement 50m de long).

On arrive donc rapidement au Eungela National Park ou l’on s’offre une nuit dans un camping avec une vue imprenable sur le lever de soleil dans la vallée. 
Lors de notre randonnée dans la rainforest, on a même la chance de voir un platypus (une sorte d’ornithorynque) dans la rivière !
En repartant, on s’arrête prendre un bain dans l’eau (glacée !) des Finch Hatton Gorge et on passe la nuit dans un camping au beau milieu de la forêt tropicale.
Un peu plus de détails pour planter le décor : le gérant a environ 70 ans, il porte une énorme barbe blanche et passe sa journée à fumer (on ne vous dira pas quoi !). Les cabines de douches ont uniquement 3 cloisons la quatrième étant une grande ouverture sur la jungle, et bien sur, l’eau de la douche est chauffée par un four à bois. Pour ce qui est des toilettes : il ne faut surtout pas oublier de refermer le couvercle après utilisation sinon les grenouilles viennent s’y installer. C’est pour le moment le logement le plus exotique qu’on ait essayé.

Comme les croisières vers les îles des Whitsundays sont hors budget, on décide remonter un peu et d’organiser notre propre sortie sur la grande barrière de corail. On prend donc le ferry direction Magnetic Island ! Une fois sur place, on loue un kit de snorkeling (palmes, masque, tuba) et on part explorer l’île à pied. Après une randonnée d’environ 4h à travers la forêt, on arrive enfin sur les baies abritant des récifs coralliens. La météo n’est pas exceptionnelle, il y a beaucoup de vent et on ne voit personne faire de snorkeling… On se jette quand même à l’eau et malgré les vagues, on réussi à voir quelques très jolis coraux et poissons.

Plus on monte vers le Nord et plus on ressent la chaleur. Si notre couette a souvent été indispensable (en particulier dans les montagnes), elle est maintenant de trop. Vous imaginez donc notre surprise quand on se rend compte que notre prochaine étape ‘Tully’ est la ville avec le record de pluviométrie du pays !
Et effectivement, il pleut tellement qu’on s’arrête sur un parking en bordure de rivière pour passer la nuit car ça devient trop dangereux de conduire. Il y a beaucoup plus de chances de shooter un kangourou (ou autre animal sauvage) la nuit.
Iou n’est pas très rassurée de dormir là et elle est loin d’imaginer que ce sera une des pires nuits qu’elle a passé en Australie. Vers minuit, Iou se réveille en sursaut car elle entend des bruits autour du van. Les bruits deviennent de plus en plus inquiétants car quelqu’un est maintenant en train de trafiquer la carrosserie du van… Un voleur qui essaye de forcer la porte ?
Will va voir à l’avant et se rend compte que le voleur en question est un cassowari (une sorte d’émeu) qui, attiré par l’odeur de la nourriture (on avait laissé les vitres entrouvertes et notre vaisselle sale à l’avant du van) est venu nous dire bonjour. Et ce ne sera pas le seul, toute la nuit on entendra divers animaux faire le tour du van à la recherche de quelque chose à manger. Ce n’est que le lendemain matin que l’on voit le panneau disant : attention, ne surtout pas nourrir les cassowaries, ils pourraient devenir agressifs… Oups ! Il faut savoir qu’un cassoar est un peu plus petit qu’une autruche, ça doit donc être sacrément impressionnant en face à face !
Une fois à Cairns, la dame du Tourist Info nous annonce que la pluie va durer encore quelques jours (c'est pourtant sensé être la saison sèche !) et qu’il vaut mieux qu’on attende avant de réserver notre croisière sur la Grande barrière de corail. On décide donc d’aller s’abriter dans le Daintree National Park. Après une petite traversée en ferry vers Cape Tribulation (on a eu la chance d’apercevoir un crocodile !), on se lance dans une randonnée qui nous permet de découvrir une rainforest beaucoup plus sauvage et authentique que ce l’on a pu voir pour l’instant. La preuve : on a été victime des sangsues qui profitent de la première occasion pour se glisser dans vos chaussures ou s’accrocher à vos chevilles ! Ce parc national est le refuge des cassoars (vous vous rappelez ? les voleurs de voitures !) qui sont des animaux en voie de disparition. Ils font pourtant partie d’une des plus vieilles familles d’oiseaux sur cette planète. Il parait même qu’ils ont côtoyé les dinosaures ! 



Devinez où est le croco ?
Avant de reprendre la route pour Cairns, on fait un détour par le Granite Park ou on peut nourrir les wallabies !

De retour sur Cairns, la chance nous sourit enfin et notre croisière sur la grande barrière de corail est confirmée car le beau temps revient ce jour là. Malgré le mal de mer de Iou, c'était une superbe journée ! Voici quelques photos des récifs que l'on a découvert :




Très contents d'avoir enfin pu découvrir la grande barrière de corail, on se dépêche de reprendre la route vers Townsville pour fuir la pluie (à moins qu'elle nous suive ?). Sur la route, on s'arrête pour découvrir The Boulders, Josephine Falls, Mission Beach et les Wallaman Falls (la plus haute chute d'eau d'Australie).



Une fois sur la route menant à l'Outback, on découvre un nouvel aspect de l'Australie : on traverse des villages qui ont vu le jour au moment de la ruée vers l'or (certaines mines d'or sont d'ailleurs toujours exploitées), on peut conduire plus de 300 km sans croiser une station service, la route est faite de longues lignes droites traversant le désert, il n'y a bien sûr aucune couverture téléphonique... Dur dur de trouver la motivation pour conduire toute la journée vu la chaleur et la monotonie du paysage. Il y a tellement peu de monde sur la route, que les gens se font souvent salut quand ils se croisent.



Heureusement que le soir lorsqu'on s'arrête dans les 'free camps' (où l'on peut dormir gratuitement) on rencontre toujours des gens très sympa comme : la famille de néo-zélandais qu'on recroise plusieurs fois et qui nous invite à chaque fois à participer à leur repas, ou Pascal, le cycliste Suisse qui voyage à vélo depuis 2 ans (il nous raconte ses aventures et fait saliver Will qui rêvait déjà de VTT la nuit !) Cette fois c'est nous qui lui offrons de partager notre repas : de la salade et du pain fromage. Pas génial pour nourrir un homme qui va pédaler 150 km avec le vent de face dans l'après-midi !
On passera également une nuit mémorable dans une 'cattle station' (ferme de bétail) près de Mount Isa. A notre arrivée le propriétaire nous accueille et nous dit que ce soir on va se faire un super barbecue! On lui répond que non car on n'a rien à faire cuire sur le BBQ. Il nous invite alors à le suivre dans la chambre froide, ou il nous découpe des steacks directement sur la quartier de boeuf. Le lendemain matin, on part faire un tour en 4x4 avec Dave qui nous montre une partie de l'exploitation. Il nous dit que si on était arrivé un jour plus tôt, on aurait pu assister au 'mastering' : le rassemblement du troupeau en motocross, 4x4 et même hélicoptère !
En repartant, Iou à la bonne idée d'oublier ses chaussures de randonnée dans la douche et de s'en rendre compte beaucoup trop tard pour faire demi-tour ! Elle essaye quand même d'appeler pour voir si ils n'auraient pas retrouvé ses chaussures... OUI elles sont bien là et ils acceptent même de les envoyer par colis à Alice Springs (notre prochain stop). Les chaussures vont-elles arriver saines et sauves ?? La réponse dans le prochain article !!!


 Avant d'arriver à Alice Springs pour faire quelques jours de woofing, on passe la nuit dans un free camp magique aux Devils Marbles (les billes du diable), qui est un lieu sacré pour les Aborigènes. C'était plutôt impressionnant, jugez par vous-même :




Ca y est, on est à Alice Springs ! On vous raconte la suite de notre road trip dans un prochain article :)